15 juin : Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées
Depuis quinze ans, les 15 juin sont consacrés à la lutte contre la maltraitance faite aux personnes âgées. L’objectif est de sensibiliser l’opinion et les pouvoirs publics à cette problématique et de proposer des pistes et des solutions pour remédier à ce fléau.
La maltraitance des seniors, un fléau sous-estimé
Qu’elle soit intentionnelle ou lié à de la négligence, la maltraitance des seniors revêt diverses formes. Elle peut ainsi être psychologique (insultes, harcèlement, dénigrement, humiliations…), physique (coups, blessures, malnutrition), médicale (surmédication ou privation de médicaments) ou encore financière (escroquerie, abus de faiblesse, vol…) et civiques (confiscation des documents officiels, mise sous tutelle ou curatelle abusive...). Ces violences peuvent intervenir à la maison comme en institution et sont, dans la majorité des cas, exercées par un membre de la famille. On retrouve également des brutalités et des manquements chez certains personnels soignants ou encadrants intervenant en structure médicalisée ou au domicile.
En France, on estime qu’une personne âgée sur six est victime de maltraitance. Plusieurs observateurs indiquent également que le confinement aurait par ailleurs provoqué une hausse des violences, notamment au sein du cercle familial. Pour de nombreuses associations, les chiffres seraient très souvent sous-estimés au regard de la réalité. Car s’il est indéniable que les seniors sont victimes de violences au même titre que l’ensemble de la population, il est difficile de prendre pleinement conscience de l’ampleur du phénomène. En cause, une sous-représentation de ces abus dans les chiffres officiels car nombre de personnes âgées ne portent jamais plainte. Ainsi selon la fédération France Victimes, regroupant plus de 130 associations Françaises d'aide aux victimes, une grande part de seniors n’ont même pas la possibilité de se rendre en gendarmerie ou en commissariat pour déposer plainte. Les personnes en situation de handicap ou de dépendance se trouvent particulièrement démunies face à ce problème.
Des mesures pour protéger les seniors
Les pouvoirs publics ont récemment pris conscience de l’ampleur des discriminations faites aux aînés. Ils ont, à ce titre, porté un ensemble de propositions afin de lutter contre l’âgisme. Toutefois, un long chemin reste à parcourir pour protéger les plus vulnérables des violences et abus. À ce titre, la fédération France Victimes, mobilisée contre les violences faites aux personnes âgées, travaille conjointement avec plusieurs ministères pour adapter les politiques publiques et mieux accompagner les victimes au même titre que n’importe quel citoyen.
L’organisme préconise plusieurs pistes pour améliorer l’information et la prise en charge des seniors abusés ou violentés :
- Rendre obligatoire l’affichage d’une ligne d’écoute pour signaler les violences faites aux personnes âgées dans les lieux accueillants des seniors (structures d’hébergement, Centres Locaux d’Information et de Coordination, associations du 3ème âge…),
- Créer des postes de référents « victimes » habilités à recueillir et signaler les faits de violence à l’encontre de seniors et à prendre des mesures de protection,
- Mettre en place des évaluations systématique des besoins de protection en cas de signalement ou de dépôt de plainte.
Si vous êtes témoin de gestes malveillants envers des seniors ou des personnes vulnérables, vous pouvez le signaler en contactant le 3977 du lundi au vendredi de 9h à 19h. Il s'agit du numéro d'appel national contre la maltraitance envers les personnes âgées ou handicapées.