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85 propositions pour lutter contre le rejet des plus âgés

Rédaction : Carole Carries - Mise à jour : 29 janvier 2020 à 11h48

Temps de lecture estimé à : moins d'une minute

Lutter contre l'agisme

En France aujourd’hui, on dénombre 15 millions de personnes âgées de plus de 60 ans. D’ici 2060, on estime que ce chiffre devrait atteindre les 24 millions. Si l’allongement de l’espérance de vie est une excellente nouvelle, il n’en demeure pas moins que le grand âge est souvent stigmatisé. Mal connue et sous-estimée, la discrimination liée à l’âge est pourtant bel et bien une réalité. Afin de lutter contre le phénomène, la députée Audrey Dufeu-Schubert, a remis en décembre dernier un rapport parlementaire avec 85 propositions. L’objectif, « réussir la transition démographique et lutter contre l’âgisme ».

 

Qu’est-ce que l’âgisme ?

L’âgisme constitue une discrimination portée par des préjugés et des stéréotypes à propos des personnes âgées. Il s’agit d’interdire de louer une voiture ou de contracter un prêt bancaire après 70 ans, de refuser un emploi ou une formation à un senior sous prétexte d’âge, d’affirmer que les « vieux » coûtent trop cher à la société ou encore de présupposer qu’ils sont mauvais en informatique et réfractaires aux nouvelles technologies. Ces quelques exemples ne sont que le reflet d’un phénomène beaucoup plus profond mais encore peu reconnu. L’adage prétendant qu’il faut laisser la place aux jeunes a pourtant la vie dure. Tout aussi grave que le sexisme, le racisme ou l’homophobie, l’âgisme est particulièrement banalisé et très peu réprimé.

On retrouve L’âgisme dans toutes les couches de la société et dans tous les milieux. Il repose sur des préjugés et stéréotypes véhiculés par les médias, les entreprises, la publicité, la sphère médicale, la mode… Notre société, pourtant vieillissante, est loin d’être indulgente envers les aînés et cultive parfois même un certain mépris. Face à cette image négative de la vieillesse, on oppose le jeunisme et les jeunes gens auxquels on associe les idées de beauté et de performance. Indiquer par exemple à une personne qu’elle ne fait pas son âge ou qu’elle n’a « pas pris une ride » dévalorise le fait même de vieillir. Au-delà des idées reçues sur les seniors, c’est donc le regard sur le vieillissement qu’il est nécessaire de changer car avancer un âge est partie intégrante de la vie. Chacun d’entre nous est destiné à vieillir et à se trouver confronté aux nouvelles générations. Au même titre que l’exclusion, l’âgisme engendre des conséquences néfastes sur la santé et l’espérance de vie des personnes qui en sont victimes.

Afin de combattre la discrimination et la stigmatisation des personnes âgées, la députée Audrey Dufeu a rendu un rapport proposant un ensemble de solutions pour améliorer la place et l’image des aînés. Plusieurs préconisations devraient être intégrées dans la loi Grand Age et Autonomie, annoncée pour fin 2020. Retour sur les principales pistes de réflexion proposées.

 

Quelles solutions pour lutter contre l’âgisme ?

À l’aube d’une grande transition démographique, il paraît essentiel de prendre à bras le corps la lutte contre l’âgisme. Remis le 12 décembre dernier, le rapport d’Audrey Dufeu-Schubert met en avant l’importance de repenser l’avancée en âge et notre vision des seniors. Pour ce faire, la parlementaire propose plusieurs mesures concrètes –85 au total– s'appuyant sur la discrimination positive, le renforcement du lien intergénérationnel ou la meilleure représentativité des aînés dans la société. Voici une sélection de ses préconisations :

  • Supprimer certains seuils d’âge pour siéger dans des instances représentatives (conseils d’administration, instances de concertation…).
  • Améliorer l’employabilité des seniors en améliorant la formation et en supprimant l’âge sur les CV.
  • Examiner la place des seniors à la télévision en élargissant les critères de représentation de la diversité du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
  • Développer la cohabitation intergénérationnelle grâce à une exonération fiscale.
  • Diriger 20 % des jeunes en Service National Universel (SNU) vers des missions auprès des personnes âgées.
  • Créer des écoles du numérique au sein des maisons Frances Services afin de former les seniors à l’outil informatique.
  • Permettre à l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) et à la PCH (Prestation de Compensation du Handicap) de financer la colocation entre seniors au même titre qu’un EHPAD (Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes).
  • Promouvoir les liens intergénérationnels dans le cadre scolaire et introduire la transition démographique dans les programmes.

Selon la députée, le plus grand défi reste de réussir à considérer la longévité non pas comme un fardeau, mais bien comme une chance. Les 85 propositions présentées dans ce rapport ont été entendues, reste à savoir celles qui seront retenues.

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