Baisse du chômage chez les seniors, la solution du MEDEF
Au lendemain du plan de réforme du système de retraite annoncé par Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, pour arriver au système universel promis par Macron, le chômage des seniors s’installe comme l’un des problèmes majeurs du marché du travail en France.
Soucieux de l’équilibre financier du régime de retraite, le MEDEF propose un plan de réforme sur 8 ans, qui démarrera dès 2020. Il vise un âge de départ à 64 ans en 2028, avec un rythme de progression d'un trimestre par an.
Les chiffres de l’emploi senior
Considérés comme seniors dès 50 ans, le taux d'emploi des 55-59 ans est dans la moyenne européenne avec environ 70% d'actifs, alors que celui des 60-64 ans est à 29% de taux d’emploi contre 40% pour le reste de l’Europe. On ne parle même pas des 65-69 ans où on atteint péniblement en France les 6,7%. Pour un durée toujours trop longue : 60% des seniors sont au chômage depuis plus d'un an contre 41,8% des autres actifs.
Les pistes du MEDEF pour baisser le chômage des seniors
- Recul de l’age de la retraite et cumul emploi-retraite
Le mécanisme de décote-surcote, jugé insuffisant pour équilibrer les régimes retraite, il est fait le pari que le simple recul de l'âge de départ fera mécaniquement augmenter le taux d'emploi des seniors. Si l'âge de la retraite est repoussé, les entreprises devront garder les seniors plus longtemps sauf à en faire de futurs chômeurs.
Le cumul d’une activité professionnelle avec une fraction de la future pension de retraite, en contrepartie du cumul de nouveaux points serait étendu au plus grand nombre ; on adoucirait en même temps les "départs couperet" à la retraite, du jour au lendemain.
- La baisse du coût des seniors pour l’employeur
Pour baisser les coûts d’un senior à la charge de l’employeur, une aide différentielle de Pôle emploi comblerait l'écart de rémunération des demandeurs d'emploi seniors lorsqu'ils acceptent un emploi moins bien rémunéré.
Pour Pôle emploi, l’économie est de ramener une indemnisation complète à juste un petit complément de salaire. Le senior pourra quand à lui se satisfaire d’être maintenu en activité plus longtemps.
- Au-delà d’une simple équation financière des comptes publics
Alors que les syndicats jugent qu’il est discriminatoire de « payer moins cher un salarié senior parce qu’il est senior », la proposition du MEDEF vient aussi réformer les dispositifs de préretraites ou de cessation anticipée d’activité qui ont privilégié jusqu’alors le maintien des gens au chômage plusieurs années avant d’atteindre l’âge de la retraite.
L’actif senior est écarté du monde du travail car souvent perçu comme trop cher car trop expérimenté et à la fois pas assez formé aux nouvelles technologies, et aussi taxé d’une productivité inférieure aux autres salariés.
Le MEDEF apporte à des enjeux sociétaux prioritaires une maigre solution de soustraction comptable.
Ne peut on pas changer notre lecture de l’emploi des seniors ?
L’expérience professionnelle des seniors est une ressource dont bien des entreprises souhaiteraient bénéficier. La productivité en terme de gestion des coûts d’un actif senior serait sans doute meilleure avec l’aménagement du temps de travail en privilégiant les horaires adaptés, et des temps de pauses supplémentaire. Et il est prouvé que les seniors vieillissent en meilleure forme et sont soucieux d’activités qui participent au Mieux Vieillir. La question de l’âge au travail ne serait elle pas invitée au débat ?