Comprendre la taxe lapin : une sanction pour les RDV médicaux non honorés
Lors d’une rencontre avec la presse, le Premier ministre a fait plusieurs annonces destinées à faciliter l’accès aux soins de ville. L’une d’entre-elle, qualifiée de « taxe lapin », a suscité bien des débats dans le secteur médical.
Retour sur cette mesure visant à lutter contre la non présentation à un rendez-vous médical.
Qu'est-ce que la taxe lapin ?
Chaque année, environ 10 % des patients ne se présentent pas à la consultation médicale qu’ils ont réservée. Cela représente quelques 15 à 20 millions de créneaux abandonnés.
Afin de lutter contre ces défections, Gabriel Attal a proposé une mesure donnant lieu à une pénalité financière pour chaque rendez-vous médical non honoré. D’un montant de 5 €, cette taxe lapin promet de sanctionner les patients qui manquent leurs rendez-vous médicaux sans les annuler au moins 24h à l'avance.
La mesure vise à responsabiliser les patients en les dissuadant de prendre des rendez-vous sans les respecter. In fine, l’objectif est de réduire les pertes de temps et de ressources pour les professionnels de santé.
Un accueil en demi-teinte par les soignants et les associations de patients
Qu'implique une telle mesure pour les patients et le système de santé ?
Si certains soutiennent que la taxe lapin encourage les patients à respecter leurs rendez-vous et à éviter des retards dans les soins, les critiques sont également nombreuses. Les associations d’usagers dénoncent un système culpabilisant et de nombreux professionnels de santé pointent le risque d’exclure les patients les plus vulnérables du parcours de soins.
La faisabilité technique de la mesure est également en cause. Comment organiser la gestion administrative et les prélèvements en cas d’absence ? Les RDV doivent-ils être centralisés via une plateforme type Doctolib ? Doit-on prendre une empreinte bancaire pour chaque RDV prix ? Comment arbitrer les annulations légitimes ou non légitimes ?
Le Gouvernement argue quant à lui que c’est le médecin aura le dernier mot et souhaite déployer la mesure d'ici 2025.