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Créer des postes en EHPAD, une nécessité selon la CNDEPAH

Rédaction : Sylviane Lamant - Mise à jour : 13 mars 2020 à 10h56

Temps de lecture estimé à : moins d'une minute

Nécessité de créer des postes en EHPAD

En s'appuyant sur les résultats d'une enquête réalisée auprès de ses membres, la CNDEPAH (Conférence Nationale des Directeurs d'Établissements Publics pour personnes Âgées et Handicapées) évalue à 36 000 le nombre de postes manquants dans les EHPAD publics. En pleine crise du Coronavirus, avec des résidents confinés et certains personnels contraints de garder leurs enfants à domicile, il apparaît essentiel de renforcer les moyens des structures spécialisées pour veiller sur les personnes les plus vulnérables.

 

Des EHPAD en souffrance

Selon une enquête Odoxa de 2019, si 43 % des Français sont prêts, en cas de troubles cognitifs, à intégrer un établissement spécialisé, seuls 13 % l'envisagent dans l'hypothèse d’une perte de capacités physiques. Les EHPAD (Établissements d'hébergement pour Personne Âgée Dépendante) souffrent, en effet, d'une dégradation de leur image, déclarée « mauvaise » pour 68 % des personnes interrogées. Mise en lumière par des mouvements de contestation des personnels ainsi que par un certain nombre de témoignages ou faits divers, la crise que traversent les EHPAD tient autant des évolutions démographiques (des résidents de plus en plus âgés et très dépendants) qu'à l'absence de réponses adaptées.

Ainsi, il ressort de l'enquête de la CNDEPAH que les effectifs accompagnant directement les résidents pour les actes essentiels de la vie courante –aide à la toilette, aide au lever ou au coucher, aide au repas– sont largement insuffisants. Avec pour résultat, des tâches accomplies trop rapidement pour l'être correctement et ce, malgré la bonne volonté et le dévouement du personnel. Ce manque d'effectifs rend par ailleurs impossible une intervention individualisée (stimulation des capacités, prévention) et des relations de qualité avec la personne âgée. Épuisement, sentiment de « travail à la chaîne » s'ajoutant au faible niveau des rémunérations entraînent une désaffection à l'égard de ces métiers et des difficultés de recrutement rencontrées par les EHPAD.

La CNDEPAH, qui regroupe des directeurs d'établissements de divers horizons –pour seniors autonomes ou personnes âgées dépendante– a apporté sa contribution lors de la concertation autour du plan Grand âge et autonomie en préparation au Ministère des Solidarités et de la Santé et a formulé des propositions.

 

Les préconisations de la CNDEPAH

Basées sur l'enquête réalisée en 2019, ces préconisations, très concrètes, portent sur plusieurs points :

  • L'augmentation des effectifs : la CNDEPAH a établi que le passage d'un ratio de 0,63 agent par résident (tout personnel confondu) à 0,8, minimum qu'elle estime indispensable, aurait de très nombreux effets positifs sur l’aide au repas, l’objectif d’un bain ou d’une douche par semaine, le respect du rythme individuel des résidents et le développement du temps relationnel incluant des temps d’animation thérapeutique. Chaque soignant prendrait en charge environ sept résidents et non plus dix.
  • Une nouvelle organisation des EHPAD : afin de permettre un environnement de plus grande proximité, personnalisé, confortable et plus humain, tant pour les résidents que pour le personnels, la CNDEPAH propose une réforme architecturale des EHPAD reposant sur la création d'unités ne dépassant pas vingt lits et placées sous la responsabilité d'un cadre intermédiaire.
  • Une amélioration de l'attractivité du métier d'aide-soignant en EHPAD : celle ci se ferait grâce à une qualification complémentaire d'assistant de soins en gériatrie s'accompagnant d'une valorisation salariale ; pour lutter contre la pénibilité et l'absentéisme, la CNDEPAH recommande la mise en œuvre de la démarche QVT (qualité de vie au travail) dont le coût doit être pris en charge dans le financement public des établissements.

La revalorisation des métiers du grand âge doit constituer un volet de la loi Grand-âge et autonomie qui sera présentée cet été : il faut souhaiter que l'ensemble des mesures qui en résulteront permettront ainsi aux EHPAD de répondre tant quantitativement que qualitativement aux immenses besoins que créent augmentation de la longévité et accroissement de la dépendance.

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