Fracture numérique, discriminations : des inégalités pour les plus de 65 ans
Une étude menée par la Défenseure des droits, Claire Hédon, fait état des difficultés rencontrées par les seniors pour effectuer leurs démarches administratives et faire face aux diverses discriminations liées à l’âge.
Les seniors confrontés à la dématérialisation administrative
Conduite sur un échantillon de 2 500 personnes âgées de plus de 65 ans, l’étude de la Défenseure des droits publiée le mois dernier fait état des difficultés que rencontrent les seniors face à la dématérialisation des services. En effet, de nombreux ainés, en particulier les plus âgés, ne se sentent pas à l’aise face aux nouvelles technologies. De fait, 30 % des plus de 65 ans n’ont pas d’accès à internet à domicile. Le chiffre monte à 53 % chez les plus de 85 ans.
Et pourtant, de plus en plus de services publics se dématérialisent pour des raisons tant pratiques qu’écologiques. La crise sanitaire et ses périodes de confinement ont accentué cette tendance, notamment en matière administrative (caisses de retraite, impôts…). L’absence d’interlocuteur physique pour s’informer ou se faire accompagner débouche sur un sentiment d’exclusion. Les seniors évoque une « déshumanisation » des services publics.
En conséquence, près d’un quart des personnes âgées déclarent rencontrer des difficultés pour effectuer leurs démarches administratives. 15 % d’entre elles indiquent même l’abandon de ces démarches.
Des discriminations liées à l’âge
Associés à des préjugés et des stéréotypes liés à l’âge, l’âgisme touche près d’un senior sur cinq selon la Défenseure des droits. Ainsi 17 % des personnes âgées déclarent avoir été victime d’une discrimination en raison de leur âge dans les cinq dernières années. 30 % des seniors sondés indiquent également avoir été témoin de cet âgisme au cours de leur vie.
La majorité de ces discriminations surviennent dans les transports publics ou les services publics mais concerne également l’accès à des produits bancaires ou d’assurance, et sont souvent associées à d’autres critères (tels que l’origine, l’état de santé ou la précarité).
Claire Hédon appelle les pouvoirs publics à replacer cette question au cœur des politiques publiques afin de renverser la tendance et d’améliorer la place des personnes âgées au sein de la société.