Généralisation des douches à l’italienne dans les logements neufs
A l'occasion de la réunion début décembre du Comité interministériel du handicap, le Premier ministre a annoncé l'adoption, à partir de 2020, d'une mesure rendant obligatoire l'aménagement de douches à l'italienne –douches sans bac, de plain-pied et ouvertes– dans les nouveaux bâtiments d'habitation collectifs.
Des douches accessibles dans le bâti neuf
Demandée avec insistance par les associations de personnes handicapées depuis plusieurs années, une telle mesure profitera également aux personnes âgées à la mobilité réduite, la salle de bain, et notamment la douche, étant réputée pour présenter de réels risques en terme de sécurité. Grâce la suppression de toute marche, elle évitera non seulement des manœuvres très délicates aux personnes en fauteuil roulant mais elle facilitera plus généralement l'accès des seniors en supprimant l'enjambement, toujours dangereux sur un sol mouillé, du rebord du bac de douche ou d’une baignoire.
Par ailleurs, aménager une douche à l'italienne a posteriori dans l’appartement d'un bâtiment existant s'avère parfois compliqué et peut engager des travaux onéreux : l'installation de tels équipements dès la construction de logements constitue donc, sur le plan des principes, une mesure positive d'anticipation et d'adaptation, dans un contexte de vieillissement de la population.
Les annonces du gouvernement
Adoptée en novembre 2018, la loi ELAN (loi portant Évolution du Logement, de l'Aménagement et du Numérique) n'était pas allée aussi loin formellement puisqu'elle prévoyait simplement l'obligation de permettre la possibilité d'aménagement ultérieur d'une « douche accessible », avec une hauteur « limitée » du bac. Aujourd'hui, l'engagement du Premier ministre est concret : dès la conception de l'immeuble, une double-dalle doit être réalisée afin de disposer de suffisamment d'épaisseur de béton pour y insérer le siphon d'évacuation de l'eau.
À noter que pour ceux qui le souhaiteraient qu’il sera possible d'installer une baignoire (et de la raccorder grâce à un siphon à double entrée), l'essentiel étant que l'évolution ultérieure vers une douche de plain-pied soit préservée.
C'est cette couche de béton supplémentaire, rendue nécessaire par l'équipement de douches à l'italienne, qui est à l'origine des réticences des constructeurs. Ainsi, pour la Fédération Française du Bâtiment (FFB), elle va entraîner un important renchérissement du coût des travaux, lié à l'épaississement de la chappe et au renforcement de la structure de l'immeuble. La FFB, qui défendait un système de bac extra-plat (avec un siphon encastré en cloison), pointe également des risques non négligeables en matière d'étanchéité.
Malgré ces réserves, le gouvernement semble avoir tranché et la mesure devrait être prochainement mise en œuvre.