Innovation : un implant permet à un malade de Parkinson de remarcher
Une équipe de chercheurs franco-suisses a élaboré une prothèse innovante permettant à des patients touchés par une maladie neurologique comme Parkinson de retrouver l’usage de leurs jambes. Une véritable révolution dans la vie des malades.
Une avancée majeure dans le traitement de Parkinson
Un Français de 63 ans atteint de la maladie de Parkinson depuis 28 ans a retrouvé sa faculté de marcher grâce à une neuroprothèse. Cette prouesse médicale est le fruit de 14 ans de collaboration entre les chercheurs de plusieurs universités de Lausanne (EPFL, CHUV, UNIL), de l'Inserm et de l’Université de Bordeaux. Dirigée par Jocelyne Bloch et Grégoire Courtine, l’équipe de neurochirurgiens et de neuroscientifiques franco-suisses a publié sa découverte dans la revue Nature Medicine le 6 novembre dernier.
Ces chercheurs ont mis au point une neuroprothèse capable de stimuler la moelle épinière. Celle-ci active les muscles des jambes grâce à des électrodes. Elle permet de cibler des groupes musculaires afin de corriger les troubles de la marche et de faciliter les déplacements, explique le professeur Grégoire Courtine.
Initialement testée auprès de patients paraplégiques, l’ambition a ensuite été de traiter les malades de Parkinson atteints de trouble de la marche. En effet, dans les stades les plus avancés de la maladie, il est courant que les patients soient dans l’incapacité de marcher.
Un nouvel espoir pour les malades de Parkinson
Cette neuroprothèse est une approche innovante qui vise à améliorer la qualité de vie des malades. On ne traite pas les régions du cerveau impliqués dans la marche. La neuroprothèse stimule des zones qui ne sont, a priori, pas affectées par la maladie de Parkinson.
« J’allume la stimulation le matin et je l’éteins le soir. Ça me permet de mieux marcher, de me stabiliser. Même les escaliers ne me font plus peur à présent. Tous les dimanches je vais au bord du lac, et je marche environ 6 kilomètres. C’est génial ! » confie Marc, le patient bordelais détenteur de la neuroprothèse. Avec un peu de rééducation, Marc a pu récupérer une marche fluide sans chuter.
Ce premier essai, très prometteur, encourage le déploiement à plus grande échelle. Les professeurs Jocelyne Bloch et Grégoire Courtine, travaillent d’ores et déjà à l’optimisation de la prothèse. Des essais cliniques sur six nouveaux patients sont prévus dès 2024.