Jambes lourdes : causes et traitements
Le syndrome des jambes lourdes touche 17 millions de Français, majoritairement des femmes, mais aussi 37 % des hommes. Les symptômes se déclarent généralement vers 50 ans et ont tendance à augmenter avec l’âge.
Or, selon une étude de l’institut français d’opinion publique (IFOP) menée en 2019 auprès de 3 000 personnes, la moitié des patients souffrant de ce mal ont consulté un médecin et seuls 37 % suivent un traitement. Cette pathologie peut pourtant se révéler chronique et évolutive.
Quels sont les symptômes des jambes lourdes ?
Paradoxalement, bien que 45 % des sondés indiquent ressentir les différents signes des jambes lourdes, peu d’entre-eux les considèrent comme des symptômes.
Les personnes souffrant de cette pathologie décrivent des jambes douloureuses, enflées et rencontrent des difficultés à marcher ou à se chausser, en particulier le soir. Les malades indiquent également des épisodes de crampes, des démangeaisons, des fourmillements et/ou d’« impatiences » (jambes qui sursautent toutes seules en position couchée).
On note d’autres signes tels que l’apparition de varices sur les membres inférieurs ou encore de la télangiectasie que l’on retrouve sur le visage et sur le torse. Il s’agit de petits vaisseaux sanguins superficiels qui dessinent des petites lignes violacées de longueur variable allant de quelques millimètres à quelques centimètres sous la peau. Lorsque le gonflement des jambes est lié à une rétention d’eau, la personne constate en corolaire, une augmentation de son poids. Si l’œdème (gonflement des tissus mous) est localisé et s’accompagne de douleur profonde avec une sensation de chaleur, il est recommandé de consulter au plus vite.
Pourquoi a-t-on les jambes lourdes ?
Le symptôme des jambes lourdes est le signe d’un mauvais retour du sang vers le cœur, ce qui est l’indice d’une insuffisance veineuse dont les origines peuvent être assez bégnines mais cependant parfois plus sérieuses.
La cause peut être héréditaire, notamment lorsque les deux parents souffrent eux-mêmes de maladie veineuse chronique. Pour les femmes, cela peut être lié aux grossesses passées qui ont exercé des compressions sur les jambes et qui ont augmenté, sur le long terme, le risque d’apparition de la pathologie. Les dérèglements hormonaux tels que la ménopause agissent également sur la perméabilité des vaisseaux et entraînent une mauvaise circulation sanguine.
La chaleur (températures estivales, chauffage au sol…), en provoquant la dilatation des veines dans les membres inférieurs, peut aussi induire la sensation de jambes lourdes, tout comme une station debout prolongé ou le piétinement et la sédentarité.
Le surpoids et l’obésité, sont eux-aussi des facteurs de risques. La compression des tissus engendre une difficulté du retour veineux qui peut se traduire par l’apparition de varices, en particulier lorsque cet état s’associe à une diminution de l’activité physique.
Si tous ces symptômes ont rarement des effets graves sur la santé, ils ne sont pas pour autant à négliger. il est en effet important de rester vigilant face au risque de phlébite qui peut, en fonction de la veine touchée, avoir de conséquences vitales.
Comment soulager les jambes lourdes ?
Sensation désagréable et handicapante, il existe diverses solutions pour soulager les jambes lourdes.
L’activité physique et la contention
Pratiquer un exercice physique régulière (marche, vélo, natation…) stimule le système veineux et cardio-vasculaire. Il est par ailleurs important d’éviter les stations assises ou debout prolongées qui ont pour conséquence de faire stagner la circulation sanguine.
Une surélévation des jambes pendant la nuit ou/et l’utilisation de bas de contention en journée, dont l’esthétique a été bien améliorée ces dernières années, assurent un meilleur flux sanguin dans le corps. Pensez également à éviter de porter des vêtements trop serrés.
Les traitements naturels
D’autres méthodes permettent d’améliorer la circulation sanguine : terminer sa douche par des jets d’eau froide en partant des chevilles jusqu’aux cuisses ou encore pratiquer des bains de pieds à l’eau salée. Vous pouvez aussi appliquer des compresses d’argile verte sur les zones douloureuses.
Des massages réguliers des jambes au gel d'aloe vera ou à l’aide d’huiles essentielles de menthe ou de cyprès, soulagent le système circulatoire. De multiples décoctions, dont celle d’hamamélis pour l’exemple, assurent un effet vasoconstricteur sur les vaisseaux. La vigne rouge est quant à elle bien connue pour traiter les manifestations d’insuffisance veineuse.
Cependant, en cas de persistance des symptômes, il est important de contacter votre médecin.
Chirurgie et kinésithérapie
Les insuffisances veineuses légères peuvent être prises en charge grâce à un traitement manuel. Les kinésithérapeutes effectuent par exemple des massages drainants. Pratiqués sur deux à quatre semaines sur plusieurs séances, ils permettent de réduire l’œdème et de soulager les symptômes.
Pour les cas les plus graves, il est parfois nécessaire de retirer une ou plusieurs veines par voie chirurgicale. En fonction du type d’intervention (stripping, crossectomie, phlébectomie), sont préconisés une anesthésie locale ou générale ainsi qu’un séjour ambulatoire ou une hospitalisation de 2 jours .