Journée internationale des personnes âgées : Le placement en structure d'accueil est-il toujours tabou ?
Comme chaque année depuis 1991, le 1er octobre a marqué la Journée Internationale des Personnes Âgées. Le thème choisi cette année portait sur les droits et les libertés fondamentales des seniors. Dans cette approche, la réflexion relative à la préservation du droit à la sécurité et à la dignité prend toute son importance lorsque se pose la question de l’entrée de la personne âgée en structure spécialisée.
La question de la gestion de la dépendance : un enjeu de société.
Aujourd’hui, près de 730 000 personnes en France vivent dans un EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées). Le vieillissement de la population française est croissant : la population des seniors (âgés de 60 ans et plus) est celle qui augmente le plus, ce qui entraîne une hausse continue des besoins en soins de longue durée.
Le placement en structure spécialisée : un sujet délicat
À l’occasion de la Journée Internationale des Personnes Âgées, une enquête du Crédoc* révèle que plus d’un tiers des Français se sentent concernés par la question du placement en structure d’accueil.
Pour autant, l’aveu de sa propre perte d’autonomie n’est pas évident, tout comme la reconnaissance de la diminution physique ou mentale d’un proche.
Selon cette étude, 8 personnes sur 10 assimilent l’entrée en maison de retraite à une perte d’autonomie de choix et 6 personnes sur 10 la voient comme un retrait de la société. Quand le maintien à domicile n’est pas ou plus envisageable, un déficit en autonomie mène à un placement en structure d’accueil… dont la résultante est justement une perte d’autonomie. Il est difficile pour les personnes concernées d’accepter l’ironie de ce constat.
L’importance de se préparer à l’échéance de ce changement de vie
La question du placement en structure spécialisée est donc anxiogène, pour la personne dépendante comme pour son entourage. Souvent initié par les descendants comme le montre l’étude, le sujet reste difficile à aborder en famille, et de fait est souvent différé. Si une perte d’autonomie soudaine précipite son entrée dans un EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), la personne âgée n’a pas le temps de se préparer.
Or, l’étude montre aussi que ce sont les résidents qui n’ont pas été préparés à cette échéance qui le vivent le plus mal. Pour que la personne âgée se sente respectée et entendue, pour que cette transition se fasse dans la douceur, il est essentiel d’aborder ces sujets ensemble. La préservation du lien intergénérationnel prend ici toute son importance.
* Enquête réalisée en juin 2018 par le Crédoc pour AG2R LA MONDIALE, le groupe Caisse des Dépôts et Terra Nova auprès d’un échantillon représentatif de 2 014 personnes âgées de 18 ans et plus, sélectionnées selon la méthode des quotas