La Complémentaire Santé Solidaire, pour un meilleur accès aux soins

Dans un contexte de simplification et de garanties accrues, l’État s’engage afin d’encourager l’accès aux soins des plus modestes en créant la Complémentaire Santé Solidaire (CSS). Cette création part du constat des manques des dispositifs d’accès aux soins jusqu’alors existants, notamment en matière de prise en charge de lunettes mais aussi de prothèse dentaire et d'appareil auditif.
L’échec des complémentaires santé destinées aux plus modestes
Jusqu’à la mise en œuvre de la Complémentaire Santé Solidaire, un dispositif « à deux étages » avait été instauré pour permettre et faciliter l’accès aux soins médicaux et assimilés aux plus démunis.
Créée le 29 juillet 1999, la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU-C) était l’assurance complémentaire santé octroyée gratuitement sous condition de ressources avec un plafond réévalué chaque année (745 € en 2019 pour une personne seule). Destiné aux personnes aux revenus modestes, ce dispositif permettait la prise en charge à 100 % des frais de santé avec le bénéfice du tiers payant, y compris le « reste à charge » ainsi que le forfait journalier hospitalier. Elle était accordée pour un an, renouvelable.
Mise en place le 1er janvier 2005, l’Aide au paiement de la Complémentaire Santé (ACS) permettait aux personnes disposant de revenus supérieurs de 35 % au plafond de la CMU-C d’obtenir une aide financière pour souscrire une assurance complémentaire de leur choix, sous la forme d’une attestation-chèque.
Malgré l’existence de ces deux dispositifs, on a constaté la persistance d’un taux élevé de renoncement aux soins, allant jusqu’à 74 % pour les soins dentaires et prothétiques, suivis des soins ophtalmologiques et optique ou gynécologique. Ces aides, par ailleurs méconnues des bénéficiaires, demeuraient sous utilisées. Seulement 70 % des personnes éligibles pour la CMU-C et 55 % pour l’ACS (65 % pour les bénéficiaires des chèques ACS) en faisaient la demande.
La Complémentaire de Santé Solidaire, un nouveau dispositif
Pour pallier les carences des dispositifs existants, le gouvernement a instauré au 1er novembre 2019 la Complémentaire Santé Solidaire (CSS), système qui est venu se substituer aux deux autres. Ce dispositif s’applique à l’ensemble du foyer et permet la prise en charge universelle des soins médicaux et dispense de l’avance de certains frais dentaires, prothétiques, ophtalmologiques, de l’optique, l’hospitalisation, la pharmacie ainsi que les appareillages mais aussi des dépassements d’honoraires. Le but est d’offrir une protection renforcée à tous les assurés.
Qui peut bénéficier de la CSS ?
La CSS peut être demandée par l’ensemble des assurés résidant en France depuis plus de trois mois et dont les ressources sont inférieures à un plafond défini sur les douze derniers mois (hors RSA et allocation de rentrée scolaire). La situation de logement du demandeur (hébergement gratuit, aide au logement, propriétaire) est également prise en compte et peut engager un montant forfaitaire.
Les bénéficiaires de ce dispositif correspondent aux personnes qui percevaient jusqu’alors la CMU-C.
CSS sans participation financière |
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Composition du foyer | Plafond de ressources | |
Métropole | DOM | |
1 personne | 8 951 € | 9 962 € |
2 personnes | 13 427 € | 14 944 € |
3 personnes | 16 112 € | 17 932 € |
4 personnes | 18 797 € | 20 921 € |
par personne supplémentaire | 3 580 € | 3 985 € |
Au-delà de ce plafond, pour les ex-bénéficiaires de l’ACS –entre 746 et 1007 € de ressources mensuelles pour une personne seule par exemple–, une participation financière sera demandée chaque mois en fonction de son âge :
Participation financière des assurés ( À diviser par 3 pour Alsace-Moselle) |
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Âge | Montant mensuel de la participation |
29 ans et moins | 8 € |
de 30 à 49 ans | 14 € |
de 50 à 59 ans | 21 € |
de 60 à 69 ans | 25 € |
70 ans et plus | 30 € |
Comment obtenir la CSS ?
Pour bénéficier de la CSS, il est nécessaire d’en faire la demande auprès de la Caisse primaire d’Assurance Maladie (CPAM). La requête peut être réalisée en ligne depuis son compte Ameli ou bien en remplissant un formulaire Cerfa à adresser à la caisse dont l’on dépend. Le bénéfice de cette prise en charge est accordé pour une durée d'un an renouvelable.
Gageons que ce dispositif permettra de pallier le renoncement aux soins des plus modestes.