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Le système des retraites face au vieillissement de la population

Rédaction : Sophie Dolleans - Mise à jour : 08 février 2022 à 11h23

Temps de lecture estimé à : moins d'une minute

Les retraites face au vieillissement

Bousculé par la gestion de la crise sanitaire, ce quinquennat n’a pas déployé la grande réforme des retraites pourtant annoncée depuis plusieurs années comme chantier prioritaire. L’exécutif n’a pas encore dit son dernier mot et plusieurs annonces ont d’ores et déjà été faite. Un changement constitutionnel « dur » s’annonce et inquiète les futurs retraités. Cette refonte de l’assurance retraite se profile désormais dans les programmes électoraux des candidats à l'élection présidentielle.

 

Notre système de retraite menacé par la démographie

Notre système de retraite est basé sur un système de répartition et de solidarité entre générations : les pensions de retraite actuelles sont financées par les cotisations des actifs. Dans cette configuration, l’importance de la distribution démographique et de l’état du marché du travail prend tout son sens.

Selon une étude de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) du 29 novembre 2021, et malgré le rebond économique actuel, les comptes de l’Assurance vieillesse seront en déficit dès 2023. En cause, le vieillissement de la population qui s’accélère. Ainsi, le pourcentage de retraités (65 ans et plus) par rapport aux actifs (20-64 ans), actuellement de 37 %, devrait atteindre les 51 % en 2040 et 57 % en 2070. Des prévisions qui s’appuient sur les effets conjugués du baby-boom des années d’après-guerre et la stagnation actuelle du taux de natalité (1,8 enfant/femme). Une équation qui remet en cause l’équilibre du système des pensions de retraite, d’autant plus que le conseil d’orientation des retraites (COR) envisage un retour à l’équilibre vers 2030 et plus vraisemblablement autour des années 2040 et 2050.

Selon le COR, la productivité du travail, principal indicateur économique dans notre système de retraite, ralentirait de 0,2 à 0,3 % ce qui aurait des conséquences sur les salaires (moins d’augmentation qui ne compenseront plus l’inflation) et en corollaire des effets sur l’enveloppe budgétaire des cotisations qui financent les retraites : « si les ressources se tarissent, il faudra puiser ailleurs ». Selon le conseil d’orientation des retraites, même si le taux de chômage descendait à 4,5 %, ce qui semble peu probable, le problème de financement des retraites ne serait pas résolu.

 

Une réforme paramétrique envisagée

Face à ces constats démographiques et financiers mettant en exergue les perspectives sombres de la validité du système actuel, il faudrait, selon le COR, opter pour une réforme paramétrique, ce qui signifie faire des choix difficiles. Les pistes envisagées pourraient ainsi réunir une ou plusieurs de ces propositions :

  • Réduire le montant des pensions,
  • Augmenter les cotisations salariales,
  • Reculer l’âge de la retraite.

La classe politique est quant à elle divisée sur la question de l’âge du départ à la retraite. Jean-Luc Mélenchon (LFI) se positionne pour un retour d’un départ à la retraite à partir de 60 ans, à l’instar de Marine Le Pen (RN), sous réserve d’avoir cotisé ses 40 annuités. La candidate socialiste, Anne Hidalgo et Yannick Jadot (EELV), sont quant à eux favorables au maintien de la retraite à 62 ans tout en tenant compte de la pénibilité de certains emplois pour la mise en place de retraite anticipée. Éric Zemmour suggère un départ à 64 ans. Valérie Pécresse (LR), prône pour un glissement progressif de l’âge de la retraite de 64 à 65 ans. Quant à Emmanuel Macron, Président en exercice et potentiellement candidat à l’élection présidentielle, il confirme la nécessite de repousser l’âge de la retraite sans préciser à quel niveau il placerait le curseur.

Les Français apparaissent également divisés sur cette question. Selon un sondage paru dans la dépêche du 28 janvier 2022, seul 20 % de la population est favorable à l’allongement du départ à la retraite, 40 % souhaitent un départ à 60 ans, et 40 % soutiennent le maintien à 62 ans. On peut imaginer que les propositions des différents candidats auront du poids lors du passage dans les urnes.

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