Les pensions complémentaires Agirc-Arrco gelées
À la suite de la réunion de son conseil d’administration, le 8 octobre dernier, la caisse de retraite complémentaire Agirc-Arrco a décidé de geler la valeur du point de retraite pendant un an.
Cette décision est la conséquence du déficit de cotisations lié à la crise sanitaire de la covid-19.
Le point d’indice gelé avec des effets limités
Les accords signés par les partenaires sociaux en mai 2019 prévoyaient une indexation des retraites complémentaires sur l’inflation pour la période de 2020 à 2023. L’objectif était alors de préserver le pouvoir d’achat des retraités. Toutefois, lors du conseil d’administration de la caisse de retraite complémentaire, le 8 octobre 2020, l’Agirc-Arrco a décidé de geler le point d’indice pour un an.
Pourquoi une telle décision ? La crise de la covid-19 avec sa période de confinement et ses différentes mesures sanitaires contraignantes ont lourdement affecté l’économie. Le recours conséquent au chômage partiel a entraîné une forte réduction des cotisations sociales. En parallèle, l’inflation a progressé de 0,1 % tandis que le salaire moyen a lui baissé d’environ 7 %. Or, la valeur du point servant de base de calcul pour les pensions complémentaires est déterminée par ces deux derniers facteurs.
À ce stade, il n’y a toutefois pas de quoi s’inquiéter outre mesure. La décision de la caisse complémentaire aura des conséquences limitées. En effet, la revalorisation du point d’indice initialement prévue s'élevait à 0,1 % seulement, les 13 millions de retraités concernés ne devraient que peu ressentir le gel. Rappelons également que l’organisme dispose de réserves suffisantes pour ne pas mettre en péril le régime des retraites complémentaires.
Une alerte sur le niveau des réserves
La problématique principale de l’Agirc-Arrco est désormais de pérenniser l’état de ses réserves en fonction de la conjoncture économique sur le moyen et le long terme.
Suite au refus de prêt de l’Etat en juin 2020, la crise sanitaire a entamé les réserves financières de la caisse complémentaire qui doit donc se préoccuper de sa reconstitution. Les projections conjoncturelles ont en effet remis en cause l’objectif de l’organisme de disposer de six mois de réserves jusqu’en 2033.
Les partenaires sociaux attendent désormais le début de l’année 2021 et ses évolutions sanitaires pour étudier les solutions permettant d’assurer le fond de réserves des pensions complémentaires des salariés du secteur privé.