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Mutuelles : hausse des cotisations en 2022
En 2022, la Mutualité Française annonce une hausse moyenne des tarifs mutuelles santé de 3,4 %.
Quelles en sont les raisons ? Qui est impacté ? Explications.
Les contrats collectifs plus impactés
Nouveau coup dur pour les 35 millions d’assurés français. Après la flambée des prix de l’énergie, du carburant ou encore des matières premières, c’est une nouvelle hausse des tarifs mutuelles qui émerge, et qui s’inscrit dans un contexte de hausse des dépenses de soins. En 20 ans, les dépenses de santé ont quasiment doublé.
L’étude réalisée annuellement par la Mutualité Française porte sur 32 mutuelles et 17 millions d’assurés et confirme les rumeurs de hausse. Les tarifs des mutuelles augmentent en moyenne de 3,4 % en 2022 contre 2,6 % en 2021, c’est plus que l’inflation.
Ces tarifs diffèrent toutefois selon le type de contrat souscrit. La hausse s’élève en effet à 2,9 % pour les contrats collectifs facultatifs, à 3,2 % pour les contrats individuels et à 3,8 % pour les contrats collectifs obligatoires. D’une manière générale, la moitié des complémentaires augmentent leurs tarifs de moins de 2,4 %, comme ces dernières années. À l’inverse, 5% de la population va subir une hausse d’au moins 5,3 % et seuls 2 % vont voir leurs cotisations augmenter de plus de 6 %. Près de 20 % des assurés bénéficient même d’un gel de leurs cotisations.
Avec l'avancée en âge, les tarifs augmentent d'autant plus. C'est pourquoi il recommandé de comparer les prix des différentes mutuelles seniors.
Quelles causes à cette augmentation
Comme premier facteur, les mutuelles justifient cette hausse des cotisations par une augmentation des dépenses de santé des Français et des prestations versées. En cause, une population vieillissante, la multiplication des ALD (Affections de Longue Durée), une amélioration du système de soin, une évolution des technologies médicales... mais pas seulement. Sur le premier semestre 2021, le rattrapage des soins reportés et des interventions post-covid ainsi que la réforme 100 % Santé (ou reste à charge zéro) offrant aux assurés un remboursement intégral de soins et équipement dans le domaine de l’optique (lunettes de vue), dentaire (prothèses dentaires) et audiologie (appareil auditif), ont lourdement impacté les comptes des complémentaires.
Pendant le confinement lié à la Covid-19, les Français ont, pour bon nombre d'entre eux, renoncé à se faire soigner. Les consultations des médecins généralistes ont ainsi chuté de 68 % en 2020, celles des médecins spécialistes, de 79 % et les soins dentaires et optiques de 90 %. Début 2021, avec la reprise, les soins dentaires ont augmenté de 45 %. Par ailleurs, conscientes de l’impact de la crise sanitaire sur le moral des Français, les mutuelles santé se sont massivement investies dans la prise en charge des séances de psychothérapie, qui devront débuter cette année. Autre cause plus inédite, un recours aux soins d’ostéopathie et kinésithérapie lié aux périodes de confinement et au télétravail.
Autre facteur, la hausse des taxes prélevées sur les contrats de mutuelle. Alors qu’en 2019, elles représentaient 2,5 milliards d’euros, en 2020, la facture s’est alourdie avec la taxe Covid. Instaurée en août 2020, cette contribution exceptionnelle, qui s’élève à 1,5 milliard d’euros, avait pour objectif de redresser les finances de la Sécurité sociale, en contrepartie des 2,6 milliards d’économies réalisées par les assurances, mutuelles santé et prévoyances en début de crise.
Pour la Mutualité française, la demande du Gouvernement de geler leurs cotisations pour 2022 au vu des économies faites durant la crise covid, est déconnectée de la réalité des dépenses de santé. Les mutuelles ont ainsi remboursé 6 % de prestations de santé supplémentaires en 2021 par rapport à 2019 soit 900 millions d’euros de plus, portant les remboursements à 16 milliards d’euros.