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Tout savoir sur la réindexation des retraites annoncée pour 2020, 2021 et 2022…

Rédaction : Bernard Escudero - Mise à jour : 16 mai 2019 à 10h56

Temps de lecture estimé à : moins d'une minute

couple de seniors - retraite réindexaxion csg

Emmanuel Macron a récemment décidé de réindexer, dès 2020, toutes les retraites de moins de 2000 euros sur le taux de l’inflation ; tout en  précisant qu’il n’y aurait plus de sous-indexation de quelque retraite que ce soit à partir de 2021… Ce qui signifie, en clair, que les retraites de plus de 2000 euros seront elles aussi réindexées sur le taux de l’inflation au 1er janvier 2021. Mais concrètement, quels retraités vont donc pouvoir bénéficier de ces réindexations, d’autant plus que les pensions complémentaires Agirc-Arrco devraient également progresser au rythme de l’inflation et ce jusqu’en 2022 ?

 

Rappel : depuis 1987, les pensions de retraite sont normalement indexées sur la hausse des prix…

En 2019, les retraites n’ont été revalorisées que de 0,3% …alors qu’en 2018, l’inflation était de 1,8 % et que l’INSEE prévoyait un taux identique pour 2019; sans oublier que depuis 2013, ces mêmes retraites étaient quasiment gelées. Cette limitation de la hausse des pensions de base, envisagée à 0,3% en 2019, très en deçà du taux de l’inflation, avait pour objectif de réaliser une substantielle économie de 2,8 milliards d’euros.

La même hausse de 0,3% étant prévue en 2020 afin d’épargner quelques 2,4 milliards d’euros supplémentaires…

Ce tour de vis budgétaire a fait perdre du pouvoir d’achat à bon nombre de retraités et cristalliser les mécontentements.Il ne faut pas oublier que les pensions de retraites sont indexées sur la hausse des prix et ce depuis 1987 ! Mais une retraite qui augmente comme les prix, ça n’améliore pas forcément le pouvoir d’achat, un pouvoir d’achat qui ne sera juste maintenu que sur les retraites complémentaire, lesquelles ne représentent qu’entre 20 et 60% de la pension totale.

Concrètement, un retraité qui touchait 2000 euros de pension en 2018, a vu au 1er janvier 2019, sa retraite passer à 2006 euros (+0,3%), alors qu’elle aurait dû passer à 2024 euros (+ 1,8%), inflation oblige… D’où un manque à gagner et donc une baisse de pouvoir d’achat, de 18 euros par mois, équivalent à  216 euros par an.

 

Réindexation des retraites : 17 euros de plus par mois, soit 204 euros par an, pour une retraite à 1800 euros !

Au 1er janvier 2020, Les retraités dont les revenus sont inférieurs à 2 000 euros verront leur pension augmenter au même rythme que l’inflation. Ce qui signifie concrètement qu’un retraité percevant 1 800 euros de retraite par mois verra ainsi sa pension grimper à 1822 euros au 1er janvier prochain ; au lieu des 1805 euros initialement prévus… Soit un gain de 17 euros par mois et de 204 euros par an.

Concernant les retraités gagnant plus de 2000 euros, ces derniers devront encore patienter jusqu’au 1er janvier 2021. C’est ainsi qu’un retraité percevant une pension de 2200 euros, verra cette dernière augmenter à nouveau de 0,3% au 1er janvier 2020, soit un gain de 6,60 euros, avec à la clé une perte de pouvoir d’achat, au lieu de 26 euros si sa retraite était indexée sur l’inflation.

En revanche au 1er janvier 2021, il ne perdra théoriquement plus de pouvoir d’achat, tout en sachant qu’en 2020, le taux de l’inflation sera de 1,8 %, toujours selon l’INSEE... C’est ainsi qu’un retraité touchant 2200 euros, verra sa pension mensuelle augmenter de près de 40 euros à 2 239,60 euros, soit une augmentation de 480 euros par an.

Cette nouvelle réindexation, va donc s’appliquer sur les quelques 70 % de retraités dont les pensions sont comprises entre 1200 et  2000 euros. Elle vient s’ajouter à l’annulation de la hausse de la CSG prévue également pour ce même niveau de retraite. Une mesure qui, même si elle répond à une revendication des Gilets Jaunes et aux contributions du « Grand Débat National », est loin de satisfaire les principaux intéressés, qui sont persuadés que son effet sera moindre en terme de pouvoir d’achat… Certains retraités estimant que le taux de l’inflation calculée par l’INSEE, un taux qui servira de base pour ces prochaines réindexations, ne correspond pas véritablement à la réalité.

 

Les retraites complémentaires du privé réindexées sur le taux de l’inflation jusqu’en 2022

En outre,  quelques 16 millions de retraités du secteur privé (cadres et salariés) vont voir leurs complémentaires Agirc-Arcco indexées sur l’inflation jusqu’en 2022. C’est ainsi que dès le 1er novembre 2019, une première hausse de 1,3% interviendra. De plus, il se pourrait même que le Conseil d’administration de l’Agirc-Arrco puisse donner un coup de pouce supplémentaire, jusqu’à 0,2 point au-delà de l’inflation, si l’état des finances du régime le permet, une première !…Ce qui, au vu du retour à l’équilibre plus rapide que prévu en 2015, confirmé par une baisse du déficit 2018 (il ne sera que de 1,9 milliard d’euros en 2018, contre 2,9 milliards en 2017) devrait améliorer la situation financière des retraites complémentaires.

Reste cependant la question du malus qui divise syndicats et patronat. Ce dispositif mis en place en janvier 2019 impose une pénalité de 10% pendant 3 ans pour les retraités nés en 1957 ou après, qui partent dès 62 ans, sans avoir atteint l’âge d’application automatique du taux plein soit 67 ans; ceci pour les inciter à décaler d’un an leur départ, ne disparaîtra pas…

Seul point positif obtenu de la part du Medef, la rediscussion de ce malus en 2020, au lieu de 2021 et l’exonération de ce dernier pour les chômeurs en fin de droit percevant l’Allocation Spécifique de Solidarité (l’ASS) et pour les futurs retraités reconnus en incapacité permanente à hauteur de 20% suite à un accident de travail ou une maladie professionnelle… Seule fausse note, l’oubli des chômeurs, des carrières longues et de ceux qui sont en longue maladie.

Enfin, dernier point, le gouvernement va mettre en œuvre dès 2020,une retraite minimale d'au moins 1000 euros sous certaines conditions.

Ainsi le «minimum contributif», garanti à tous ceux qui ont suffisamment cotisé ou atteint l'âge du «taux plein», sera porté à 1000 euros, contre 636,56 euros actuellement.

Emmanuel Macron, quelque peu rattrapé par la crise des gilets jaunes et surtout  par la grogne des retraités, a donc acté dans un premier temps cette réindexation sur le taux de l’inflation pour les 70 % de retraités touchant moins de 2000 euros par mois, rassérénant ainsi le mécontentement ambiant…

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