Diabète : définition
Le diabète est une maladie chronique caractérisée par une hyperglycémie, c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang, soit un taux de glucose trop élevé. En cause, un pancréas qui ne sécrète pas assez d’insuline, cette hormone chargée de réguler la concentration du glucose dans le sang.
En temps normal, l’insuline permet aux cellules d’utiliser le sucre comme source d’énergie, mais chez la personne diabétique, cette fonction est altérée.
Maladie chronique, le diabète 2 se manifeste d’ordinaire après 40 ans. Les personnes sont toutefois généralement diagnostiquées vers l’âge de 65 ans avec un pic entre 70 et 79 ans chez les hommes, et 80 et 84 ans chez les femmes. Depuis plusieurs années, on constate cependant que ce type de diabète touche de plus en plus de sujets jeunes.
En France, plus de 3 millions de personnes sont touchées par la pathologie, mais on estime à 1 million le nombre de diabétiques qui s’ignorent. Cette maladie insidieuse progresse doucement mais peut entraîner de sévères complications. De bonnes habitudes alimentaires, une activité physique régulière ainsi qu’un traitement adapté, peuvent aider à prévenir ou à réduire considérablement les risques.
Maladie auto-immune, le diabète 1 se manifeste quant à lui chez les sujets plus jeunes, entre l’enfance et l’âge adulte. Plus de la moitié des cas sont dépistés avant l’âge de 20 ans.
Quelle différence entre diabète de type 1 et 2 ?
Il existe plusieurs types de diabète. Parmi les plus répandus, on distingue le diabète 1 dit insulino-dépendant qui touche 10 % des malades et le diabète de type 2 dit non insulino-dépendant qui touche 85 % des diabétiques. Les autres types, plus rares, comme le diabète gestationnel et le diabète insipide ne représentent que 5 % environ des cas.
- Le diabète de type 1, qualifié de diabète insulino-dépendant » ou « diabète juvénile », apparaît majoritairement chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Maladie auto-immune, il survient lorsque le pancréas ne produit plus assez ou plus du tout d’insuline, cette hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang. Les cellules du système immunitaire détruisent progressivement les cellules bêta du pancréas au niveau des îlots de Langerhans. En conséquence, le niveau de sucre dans le sang augmente et celui de l’insuline, lui, diminue.
- Le diabète de type 2 que l’on nomme également « diabète non-insulinodépendant » ou « diabète de la maturité » apparaît progressivement avec l’âge généralement chez des personnes sédentaires ou en surpoids, voire obèses. À la différence du diabète 1 où l’insuline est absente, le diabète 2 se caractérise par une mauvaise utilisation de l’insuline par les cellules de l’organisme, on parle d’insulinorésistance. De fait, le glucose demeure dans le sang conduisant à une hyperglycémie. Le pancréas doit donc produire davantage d’insuline mais, au fil du temps, la production diminue et il finit par s’épuiser. À terme, l’organe ne peut plus assurer une production suffisante d’hormones.
- Le diabète gestationnel est un diabète qui apparaît au cours de la grossesse et disparaît après l’accouchement. Il se traduit par un état d’hyperglycémie, un taux de glucose sanguin trop élevé lié aux changements hormonaux de la grossesse. Non dépisté, il peut se révéler source de complications pour la mère et le bébé. Le traitement repose avant tout sur des mesures hygiéno-diététiques complétées, si nécessaire, par un traitement d’insuline par injection.
- Forme rare, le diabète insipide se traduit par une augmentation anormalement élevée d’urine, pouvant aller jusqu’à 15 litres par jour, ainsi qu’une soif permanente, alors que la glycémie demeure normale. La cause est un dysfonctionnement de l’hormone antidiurétique produite par l’hypophyse, appelée vasopressine. Le traitement consiste en l’administration d’une hormone de synthèse.
Quels sont les symptômes du diabète de type 2 ?
Très souvent découvert de manière fortuite, lors d’une prise de sang ou d’un examen des urines, le diabète de type 2 est une maladie qui se développe de manière asymptomatique. Son évolution lente se déroule sur plusieurs années. Entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic du diabète, il peut ainsi s’écouler une période de cinq à dix ans.
Les symptômes et troubles associés
Plusieurs signes permettent d’alerter sur la présence d’un diabète 2. Les symptômes les plus fréquents sont un besoin d’uriner fréquemment, en particulier la nuit (polyurie), une soif accrue (polydipsie) ainsi qu’une faim excessive avec une absence de sensation de satiété (polyphagie) qui s’associe paradoxalement à un amaigrissement.
Les malades peuvent également éprouver une grande fatigue et souffrir de troubles de la vision. D’autres signes, plus discrets, peuvent également laisser supposer la pathologie : une peau sèche accompagnée de démangeaisons, une insensibilité ou un fourmillement au niveau des mains et des pieds, une mauvaise cicatrisation ou encore une tendance aux infections de la peau et urinaires.
Le diagnostic du diabète de type 2
Souvent établi cinq ou dix ans trop tard, le retard de diagnostic donne fréquemment lieu à la survenue de complications. Aussi, le dépistage de la maladie est-il préconisé dès l’âge de 40 ans, puis chaque 5 ans en cas de surpoids, d’obésité, d’antécédents familiaux, d’hypertension ou de symptômes du diabète classique. Mais à partir de quel taux de glucose est-on diabétique ?
Pour établir le diagnostic, une prise de sang avec dosage de la glycémie est pratiquée. En temps normal, le taux de sucre dans le sang doit être inférieur à 1,10 g/L de sang. Entre 1,10 et 1,26 g/L, le patient est considéré comme prédiabétique. On considère qu’il y a présence de diabète si l’on retrouve une glycémie supérieure ou égale à 126 g/L à jeun et supérieure ou égale à 2g/L après le repas, vérifiée par au moins deux mesures successives. Après 50 ans, une augmentation de 0,10 g/L de sang est tolérée par tranches de 10 ans.
Lorsque le diabète est diagnostiqué, des examens complémentaires peuvent être prescrits par le médecin afin de contrôler la présence de complications oculaires telles que le glaucome, la cataracte ou la rétinopathie (dégradation des vaisseaux sanguins de la rétine).
Les complications du diabète
En l’absence de dépistage précoce et de traitement, les complications du diabète 2 sont nombreuses et peuvent se révéler sévères. Retour sur les principales atteintes :
- Complications cardiovasculaires : On constate une augmentation du risque des problèmes de cœur et des vaisseaux pouvant conduire à une insuffisance coronarienne, un infarctus du myocarde, un AVC (Accident Vasculaire Cérébral), une artérite des membres inférieurs, de l’hypertension…
- Complications oculaires : Les atteintes de l’œil sont fréquentes avec le diabète 2, et notamment la rétinopathie diabétique entraînant une altération des petits vaisseaux de la rétine, occasionnant une baisse de l’acuité visuelle pouvant aller jusqu’à la cécité. D’autres troubles de la vue, comme le glaucome ou la cataracte, surviennent fréquemment.
- Complications rénales : Le diabète peut également entraîner une néphropathie diabétique, pathologie qui se caractérise par une altération progressive du rein et de son fonctionnement pouvant entraîner une insuffisance rénale passagère ou chronique. Diagnostiquée trop tard, l’affection nécessite un recours à la dialyse et/ou la greffe de rein.
- Complications nerveuses : Associée au diabète, la neuropathie diabétique affecte le système nerveux central. En cause, une trop grande quantité de sucre dans le sang qui endommage les nerfs et conduit à une baisse de la sensibilité, voire à une insensibilité, notamment des membres inférieurs. La pathologie se manifeste par de simples fourmillements ou engourdissements mais aussi, parfois, par de fortes douleurs : impression d’écrasement, sensation de brûlure ou de décharges électriques, fortes crampes nocturnes… Une glycémie mal contrôlée peut également provoquer un « pied diabétique » c’est à dire une nécrose des tissus au niveau des pieds pouvant conduire, dans les cas les plus graves, à une amputation des membres atteints. On estime que 50 % des personnes atteintes de diabète 1 ou 2 développent des lésions nerveuses.
- Complications dermatologiques : Le diabète fragilise la peau, ce qui accroît le risque d’infections bactériennes. Les problèmes de circulation sanguine peuvent également entraîner une dermopathie diabétique qui se caractérise par de petites lésions brunes et rondes souvent localisées sur le tibia. La pathologie peut aussi être associée à d’autres complications microvasculaires (altération des petits vaisseaux sanguins) telles que la rétinopathie, la néphropathie ou la neuropathie diabétique.
- Complications bucco-dentaires : Le diabète augmente le risque de contracter des infections bucco-dentaires et des maladies parodontales (gingivite, parodontite). L’état anormal de sécheresse de la bouche lié au manque de salive favorise également la formation de caries et les infections fongiques.
- Complications rhumatologiques : L’arthropathie diabétique peut entraîner des ulcères et altérer les os des pieds jusqu’à entraver la marche. Des affections telles que la capsulite rétractile, une inflammation des tendons ou un syndrome épaule-main provoquant un enraidissement de l’épaule et des douleurs de la main, constituent également des complications du diabète.
Diabète 2 : Quelles causes ?
Le diabète est une maladie qui résulte de la combinaison de plusieurs facteurs génétiques et environnementaux mais aussi du mode de vie.
Les personnes à risque
Le terrain familial favorise l’apparition du diabète. Si l’un des parents est diabétique, le risque de développer la maladie chez le descendant est 40 % supérieur, voire 70 % si les deux parents sont atteints. Mais les variants génétiques ne peuvent à eux seuls expliquer le déclenchement de la maladie. Le diabète de type 2 se manifeste avec l’avancée en âge mais il existe des profils type de personnes diabétiques. Ainsi, un individu en surpoids avec obésité abdominale, caractérisée par une accumulation de graisse viscérale englobant les organes en profondeur, est plus exposé au risque de développer la pathologie. Il en va de même pour les personnes présentant une pression sanguine ou un taux de cholestérol trop élevé. Par ailleurs, un individu pratiquant une activité physique a moins de risque de souffrir d’un diabète 2 qu’une personne sédentaire.
Les facteurs de risque
S’il est impossible d’agir sur certains facteurs de risque tels que l’âge ou l’hérédité, il est en revanche possible d’agir sur les causes externes du diabète, associées à notre mode de vie :
- Une alimentation déséquilibrée, trop grasse ou trop sucrée,
- L’inactivité physique,
- Le surpoids ou l’obésité,
- Une consommation excessive d’alcool et de tabac.
Quels traitements pour le diabète de type 2 ?
Le traitement du diabète 2, qu’il soit alimentaire ou médical, vise à stabiliser la glycémie. La première étape consiste à modifier son mode de vie et ses habitudes alimentaires et implique généralement une perte de poids. Cela suppose une alimentation équilibrée ainsi que la pratique d’une activité physique. Si ces mesures ne révèlent insuffisantes, un traitement médicamenteux visant à contrôler la glycémie est mis en place.
L’hygiène de vie
L’adoption d’une alimentation saine et équilibrée est déterminante pour réguler le taux de sucre dans le sang. Le régime alimentaire doit être adapté en fonction du type de diabète, du traitement mis en place et des habitudes de vie. Pour cela, quelques principes de base du « mieux manger » peuvent aider à trouver un équilibre alimentaire et à prévenir le surpoids.
Mieux manger
Plusieurs bonnes pratiques sont à adopter lorsque l’on est diagnostiqué diabétique ou prédiabétique :
- Privilégier les féculents complets riches en fibres pour maintenir un taux de sucre équilibré en ralentissant l’absorption des sucres,
- Diminuer l’apport en graisses saturées d’origine animale telles que la charcuterie ou les viandes grasses et privilégier les graisses végétales (margarine, huile d’olive),
- Réduire l’apport en sucre et notamment les bonbons, confitures, gâteaux, pâtisseries, chocolat, miel at autres sodas, qui, assimilés très rapidement par l’organisme augmentent la glycémie de façon brutale,
- Consommer des fibres alimentaires (fruits et légumes) à chaque repas. Elles permettent de ralentir l’absorption des sucres et aident à maintenir une glycémie constante et équilibrée,
- Favoriser les protéines –poisson, viande blanche, œufs…– qui permettent d’équilibrer le repas et de diminuer son effet hyperglycémiant,
- Consommer des produits laitiers –lait demi-écrémé ou écrémé, fromages, yaourts nature– et réduire les apports de beurre,
- Limiter la consommation d’alcool. Un seul verre est toléré, et uniquement si la glycémie est bien équilibrée,
- Stopper le tabac, car associé au diabète, il affecte les vaisseaux sanguins et augmente le risque de complications.
Pratiquer une activité sportive
Chez la personne diabétique, l’exercice physique associé à une bonne alimentation est hautement recommandé et fait partie intégrante du traitement. La pratique régulière d’un sport peut effectivement améliorer l’effet de l’insuline et permettre la baisse du taux de glucose dans le sang mais aussi réduire le risque d’accident vasculaire et diminuer la masse graisseuse en augmentant la masse musculaire. Ainsi, pratiquer une activité régulière d’intensité modérée au moins 30 minutes par jour cinq fois par semaine contribue au bien-être général et diminue d’autant plus le risque de diabète.
Les sports d’endurance tels que la marche, la gymnastique, le vélo, la natation, le running… nécessitant un effort régulier sur une longue durée sont particulièrement recommandés. Les activités qui imposent un effort intense et court sont, quant à elles, à éviter. Le quotidien recèle par ailleurs de nombreuses occasions de bouger. Il ne faut pas hésiter à prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur, à marcher plus rapidement, à faire ses courses à pied lorsque cela possible… sans vous en apercevoir vous vous dépenserez plus.
Les traitements médicamenteux
Lorsque les mesures hygiéno-diététiques ne suffisent plus, un traitement médicamenteux est prescrit afin de contrôler la glycémie. Il existe plusieurs classes de médicaments antidiabétiques, administrés seuls ou associés entre eux, qui s’appuient sur différents mécanismes d’action :
Les sulfamides hypoglycémiants et les glinides
Ces molécules stimulent la sécrétion d’insuline. Leur efficacité dépend de la capacité résiduelle du pancréas à sécréter de l’insuline. Ils améliorent la glycémie avant et après les repas mais peuvent occasionner des hypoglycémies ainsi qu’une légère prise de poids.
Les biguanides
Ces antidiabétiques oraux possèdent une action anti-hyperglycémiante. La metformine, seule molécule commercialisée, aide à réduire la glycémie en diminuant la production de glucose du foie et en limitant l’absorption de sucre par les cellules intestinales.
Les inhibiteurs des alphaglucosidases intestinales
Ces médicaments ralentissent la digestion des glucides alimentaires et retardent l’absorption du glucose. Ils agissent en diminuant la glycémie après un repas et tout au long de la journée. Ils n’entraînent ni prise de poids ni d’hypoglycémie mais peuvent provoquer des gazs et des douleurs abdominales.
Les incrétines
Les incrétines sont des hormones libérées par le corps lors de la prise des repas pour stimuler la sécrétion d’insuline par le pancréas. On utilise ces hormones gastro-intestinales : le GLP-1 (Glucagon Like Peptide-1) et le GIP (Glucose-dépendent Insulinotropic Polypeptide) pour activer l’apport en insuline lorsque la glycémie est élevée, pour limiter le risque d’hypoglycémie, pour réduire la sécrétion de glucagon contrôlant la fabrication du glucose par le foie, pour diminuer l’appétit et ralentir la vidange gastrique, augmentant ainsi la sensation de satiété.
Les inhibiteurs du SGLT2
Les reins jouent un rôle dans la régulation du taux de sucre dans le sang notamment en éliminant du glucose lorsque la glycémie est trop élevée. Les inhibiteurs diminuent la réabsorption du glucose au niveau du rein et augmentent sa fuite dans les urines, ce qui permet de faire baisser la glycémie.
L’insuline injectable
Traitement de substitution à l’insuline qui devrait être produite par le pancréas, l’insuline de synthèse s’injecte sous la peau à l’aide d’un stylo, d’une seringue ou d’une pompe. En fonction du profil glycémique du patient, il existe plusieurs types d’insulines injectables :
- L’insuline à action lente : Injectée le matin, elle correspond à l’apport quotidien nécessaire à l’organisme pour réguler la glycémie tout au long de la journée,
- L’insuline à action rapide : Destinée aux personnes souffrant d’hyperglycémie, elle permet de réduire la glycémie après les repas,
- L’insuline mixte : Mélange d’insuline lente et rapide, elle offre l’apport nécessaire et permet d’équilibrer une glycémie trop élevée à plusieurs moments de la journée.
Quelle évolution pour le diabète 2 ?
Asymptomatique pendant de nombreuses années, le diabète de type 2 évolue lentement et silencieusement. Identifier au plus tôt la maladie est pourtant essentiel afin de prévenir ses nombreuses complications qui peuvent s’avérer lourdes de conséquences sur la santé. En outre, un diagnostic précoce permet d’adopter une hygiène de vie adaptée permettant de réduire les risques inhérents à la pathologie.
Depuis la découverte de l’insuline en 1921, les avancées technologiques ont été considérables. Les multiples injections quotidiennes ont été remplacées par des pompes à insuline permettant de libérer en continu des doses programmées d’hormone en fonction du niveau de glycémie. Des traitements d’insuline administrés par voie orale sont à l’étude. On peut également imaginer à l’avenir un suivi en temps réel de la glycémie grâce à la télémédecine, la pose d’un pancréas artificiel permettant à la fois mesurer la glycémie et d’injecter de l’insuline ou encore une greffe de cellules souches afin de guérir définitivement du diabète.
De nombreux défis restent encore à relever, notamment en matière de diagnostic et de prise en charge précoce, de traitements adaptés aux personnes âgées ou de certaines complications difficiles à traiter.