Comment héberger une personne âgée ?

Lorsque le maintien à domicile n’est plus possible, accueillir son proche à la maison s’avère à la fois économique pour l’aidant et rassurant pour l’aidé. 

Il est toutefois primordial de consulter l’ensemble des membres de la famille vivant sous le même toit et de les intégrer au processus de décision afin de prévenir d’éventuels conflits.

Plusieurs questions essentielles doivent également se poser : Cette solution est-elle temporaire ? Est-il possible d’envisager une cohabitation intergénérationnelle ? La pathologie du senior est-elle compatible pour un accueil familial ? Est-il nécessaire d’engager une procédure de tutelle ou de curatelle ? Une personne pourra-t-elle prendre le relai en cas d’absence ou de période de congé de l’aidant ?

Dans un second temps, il est nécessaire d’évaluer l’accessibilité et la sécurité du logement est adapté à l’accueil d’un senior dépendant ou s’il nécessite des aménagements spécifiques.

Avant même d’envisager de vivre avec un proche en perte d’autonomie, il est important d’évaluer si l’aménagement de votre domicile est bien adapté au handicap ou à la pathologie de la personne dépendante, en contactant un ergothérapeute. 

Le logement est-il de plain-pied ou équipé d’un étage ? Le senior a-t-il besoin et peut-il monter l’escalier de manière autonome ? Disposez-vous d’une chambre individuelle pour accueillir votre proche ? Votre proche est-il capable d’enjamber la baignoire ? Le couloir est-il assez large pour permettre le passage d’une chaise roulante ? Autant de questions pertinentes à se poser avant d’accueillir une personne en situation de perte d’autonomie ou de handicap à son domicile.

Revoir l’aménagement intérieur ainsi que la disposition des meubles est particulièrement important. On veillera en effet à ménager de larges axes de circulation, à donner un accès facile aux objets usuels mais aussi à retirer les tapis fréquemment sources de chutes. En fonction du niveau d’autonomie du senior, il faudra éventuellement faire l’acquisition d’aides dites techniques –fauteuil roulant, lève-personne, barres d’appui ergonomique, fauteuil à pousser, déambulateur, planche de transfert, verticalisateur…– .

Lorsque la motricité est particulièrement impactée, il peut aussi être nécessaire d’envisager l’installation d’équipements plus conséquents tels qu’un monte-escalier, une douche senior ou encore une baignoire avec porte afin de faciliter le quotidien de tout un chacun. Souscrire un abonnement de téléalarme est également recommandé afin de sécuriser les personnes fragiles lorsque vous êtes absent.

Des équipements tels qu’un fauteuil releveur, un lit médicalisé voire un lit Alzheimer permettent d’optimiser le confort des personnes âgées dépendantes. Il existe même des lits médicalisés double avec sommiers séparés afin de dormir avec son proche en toute sécurité.

Héberger un proche à domicile peut être envisagé de manière temporaire ou permanente. Qu’implique concrètement chacune de ces solutions ?

Parfois nécessaire notamment suite à une hospitalisation, l’hébergement temporaire d’un proche en perte d’autonomie permet de veiller sur lui à moindre frais. Si vous exercez une activité salariée, vous pouvez demander à bénéficier d’un congé d’aidant. Toutefois, cet accueil ponctuel n’implique pas forcément la cessation de vos activités professionnelles. Si la personne dépendante bénéficie déjà d’aides à domicile et si vos deux habitations sont situées dans un même secteur géographique, il est possible de réorganiser les interventions à votre domicile afin de faciliter votre quotidien.

Pour les bénéficiaires de l’APA

Dans le cadre d’un séjour temporaire chez un proche, suite par exemple à une hospitalisation, les bénéficiaires de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) ont la possibilité de continuer à percevoir cette prestation dédiée au maintien à domicile. Si le proche aidant vit dans un autre département, le bénéficiaire doit informer le conseil départemental dont il dépend qu’il sera logé de manière temporaire chez un proche. L’aide sera maintenue, il faudra simplement faire appel à un organisme d’aide à domicile situé près du logement de l’aidant.

Bon à savoir : Si la durée d’hébergement dépasse trois mois consécutifs, le dossier d’APA doit être transféré au conseil départemental du lieu de vie de l’aidant.

Si l’aidant souhaite exercer les soins et les services à domicile lui-même, l’APA lui permet également d’être salarié par son bénéficiaire.

Lorsque décision est prise de domicilier un proche en perte d’autonomie à son domicile, il est nécessaire d’adapter le logement aux risques et spécificités de la maladie ou du handicap de la personne âgée.

Cela peut être la location d’un lit médicalisé, la souscription d’un service de téléassistance ou tout autre dispositif contribuant à sécuriser la personne dépendante.

Plusieurs prestataires d’aide à l’autonomie ou de services de soins à domicile peuvent également vous assister à prodiguer les gestes de la vie courante –aide à la toilette, habillage, aide au repas, aide au transfert…– et les soins du quotidien.

Dans le mesure du possible, on prendra soin de reconstituer un univers familier en installant les effets personnels du senior (objets et mobilier personnels) sur son nouveau lieu de vie.

En cas de changement de département, les bénéficiaires de l’APA doivent faire une demande de transfert de leur dossier vers le conseil départemental du nouveau lieu de vie. Les personnes ne bénéficiant pas encore d’aides peuvent en faire la demande auprès des structures proches du nouveau lieu de résidence.

Comme pour l’hébergement temporaire, l’aidant peut être salarié par son proche dans le cadre de l’APA.

Bénéficier d’avantages fiscaux 

• Héberger une personne titulaire de la carte d’invalidité : Il est possible de compter fiscalement cette personne à la charge de l’aidant afin de bénéficier d’une majoration de quotient familial.
• Si le proche hébergé gratuitement a plus de 75 ans et n’est pas un parent proche (père, mère ou beaux-parents), le montant des avantages en nature –hébergement et nourriture– peut être déduit du revenu imposable de l’aidant dans la limite de 3 445 € par an.
• Lorsque le proche hébergé gratuitement est un parent (père, mère ou beaux-parents), une déduction de pension alimentaire d’un montant maximal de 3 445 € peut être déclarée. Dans ce cas, le parent ne peut pas être à la charge de l’aidant car il n’est pas possible de cumuler sur sa déclaration d’imposition une personne à charge avec une déduction d’avantages en nature concernant cette même personne.